Le taux de vacance, c’est-à-dire la proportion de boutiques vides, dans les centres-villes français est monté en flèche depuis quelques années. Il est passé de 7,2 à 11 % entre 2012 et 2018. Si la moitié de ces boutiques ont affiché un taux en dessous de 10 % en 2015, l’année dernière, seul un tiers a pu maintenir cette performance.
La désertification des centres-villes se généralise
Selon une fédération du commerce spécialisé, le taux de fréquentation des magasins baisse d’environ 5 % par an, et ce, depuis 5 ans. Selon cette institution, de nombreux centres-villes se trouvent actuellement en difficultés et sont victimes de la désertification croissante des rues commerçantes.
Cette situation est accentuée par les manifestations des « gilets jaunes ». Prenons l’exemple de la capitale française : selon la Chambre de commerce, 550 commerces parisiens ont été victimes des saccages et ont perdu entre 30 % et 40 % de leur chiffre d’affaires.
Par ailleurs, les politiques urbaines rendent difficile l’accès aux centres-villes. En outre, la décentralisation des centres commerciaux et des grandes surfaces vers la périphérie et la recrudescence de l’e-commerce à Strasbourg, à Paris et dans presque toutes les villes françaises font chuter le marché des commerces physiques.
Les spécialistes de la fédération du commerce spécialisé ont toutefois évoqué qu’il y a une véritable prise de conscience de la part des acteurs. C’est notamment pour cette raison qu’elle a récemment publié un palmarès dont le but est de mettre en avant les villes les plus méritantes et les meilleures pratiques qui peuvent être engagées localement dans le cadre d’une vision partagée du territoire.
Le palmarès des centres-villes les plus dynamiques
Pour atténuer la souffrance des commerçants des centres-villes, l’État a engagé plusieurs actions. Parmi celles-ci on cite l’investissement d’un montant de 5 milliards d’euros dans le cadre du plan « Action Coeur de Ville ». Cette initiative concerne 222 communes et cherche à sensibiliser les acteurs quant à la nécessité de mettre en œuvre des démarches dans plusieurs domaines qui dépassent celui du commerce (logement, transport, tourisme…).
Cela a permis par exemple à certaines collectivités de se mobiliser et de mettre en place des structures de management du territoire, comme la nomination de managers de centre-ville. Certaines villes se sont lancées sans attendre dans la création d’événements afin d’attirer plus de monde, tandis que d’autres ont misé sur la facilitation des accès en voitures, la promotion des transports en commun, le retour des métiers de bouche et la redynamisation des halles gourmandes.
Parmi les villes les plus exceptionnelles en matière de redynamisation de leur centre-ville, et qui ont déjà adopté les meilleures pratiques, on trouve Clermont-Ferrand (lauréate du palmarès), Strasbourg, Annecy, Quimper et Amiens qui détient cette année le meilleur centre-ville des grandes villes moyennes.
Plusieurs critères ont été pris en compte pour la nomination de ces villes françaises, à savoir leur polarité commerciale, l’accès facilité, leur programme de logements, leur attractivité économique, leurs offres touristiques, etc.
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